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Mon Cirque à l'Envers

Lundi 10 janvier 2011 à 23:40

Profite... Profite bien de ces derniers mots. Regarde bien ce garçon que tu n'auras jamais. Rage bien sur ces mots et sur cette chose que j'ai que tu n'auras jamais. Tout ce que la nature m'a donné que toi tu n'as pas. Jalouse. Juste ce sentiment terriblement humain et terriblement pathétique d'envie. C'est ce qui perd les hommes. Envie moi ce garçon, envie moi la beauté, envie moi l'intelligence, envie moi la volonté, envie moi la prose. Envie tout ça et pourri. De l'intérieur comme un fruit tombé trop tôt de l'arbre pour ne pas connaître l'épanouissement.

Parce que tu ne sais pas, tu ne sauras jamais je crois ce qu'est l'Amour. Se donner entièrement à l'autre sans attendre en retour un reflet de son propre égoïsme. Parce que tu n'as encore pas assez évolué pour avoir ce niveau de conscience. Parce que ton esprit étriqué ne conçoit pas un monde en dehors du tiens. Parce que tu te bornes à la vision de tous, parce que tu préfères te voiler la face, fermer les yeux. Tu n'es pas né. Pas encore. Et pourtant je te souhaite de naître, je te souhaite de comprendre un jour. Il n'y a rien de pire que d'être avorté, de ne pas finir son développement assez tôt pour saisir.

Parce que son sentiment est pur et que tu crois pouvoir le souiller. Parce que mon sentiment l'est également et tu crois pouvoir le tâcher de ta crasse nauséabonde. C'est trop immaculé, trop beau pour toi. Le mensonge n'a pas sa place entre nous et peut-être que d'avoir trop craché tu ne le sais pas. Essuies ta bouche, ôtes cette terre de tes lèvres mais n'essaye pas de la faire manger aux autres. Garde-la pour toi, complais-toi dedans.

Tu n'es pas, j'écris cet article au Néant, pour te dire au revoir. Un salut au vide. Un goodbye dans le rien.

Plus jamais tu n'auras accès à la beauté de mes sentiments, de nos sentiments. Tu aurais pu y goûter de loin, tu t'es sabordée.

 

Envie.

 

Lundi 10 janvier 2011 à 23:38

 

Brouillard, je flotte, je flotte jusqu'à ce lieu. Je me perds, les fées dans les oreilles. Encore un espoir déçu. Perdue ici, je veux partir et tu n'es pas là. Tu l'avais pourtant cherché.

Un demi-tour, les corbeaux volent au dessus de moi. Le ciel est blanc, blanc comme le brouillard. Couvert de nuages, le vent souffle.

Pourtant cette fois tu es là. En vrai. Ce ne sont plus des mots derrière une vitre d'irréel, ce ne sont plus des représentations faussées qui ont disparues, qui ne seront jamais plus. C'est réellement, vraiment toi.

Et je crois que plus je m'approche et plus mes yeux s'ouvrent. Je n'ai encore jamais vu une aussi belle chose.

Sa peau que des mots trop couramment utilisés ne pourraient décrire, ne pourraient décrire comme je l'ai ressenti. Quelques tâches brillantes ça et là, les mêmes que moi. Et tes yeux, ceux pour qui mon cœur fait des bonds. Pour qui il bat, ces yeux qui me donnent envie de m'ouvrir la poitrine et en extraire l'inconnu. Je ne veux pas de ça, irrémédiablement attirée par la lumière, j'avance.. Je ne suis pas un papillon, les jolies choses ne m'intéressent pas, les feux du ciel m'étourdissent et je n'en veux pas. Garde ça pour toi, garde que ta voix plonge dans mes entrailles, tais-toi. Ne parle plus, ignore-moi.

Suis, je suis si proche et pourtant si loin, je sens ton odeur près de moi, j'observe tes longs doigts fins de mes gigantesques yeux verts et artificiels d'animal apeuré. Il n'est plus là le faux, il n'est plus là le robot, il est avec toi, pendant que tu conduis. Et tout cela m'attire, et tes doigts si fins encore, et ta voix encore.

Et je déteste ça, et je déteste douter, et je déteste y penser, et je déteste être asservie, et je crois que ce n'était pas la meilleure des choses à faire que de plonger à pieds joints dans les méandres de lieux que je connais pas. Et m'y perdre, encore. J'ai perdu le fil d'Ariane, cette fois c'est peut-être ton fil à toi comme une toile d'araignée. Inexorablement.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:35

On m'a dit que j'avais l'air en forme. Que j'avais bonne mine et que si j'avais minci, j'avais l'air mieux. Que mes jambes étaient plus galbées, plus fines. J'étais heureux de revenir triomphant ici. J'espère continuer. J'espère que ce que je fais va continuer de me plaire pour que j'ai toujours envie d'y aller. J'espère qu'elle va se tenir éloignée de moi le plus possible pour que je continue d'avoir l'air en forme. J'espère que je vais me nourrir assez pour continuer de me muscler finement. J'ai un peu de mal mais j'ai réussi à remanger un petit-déjeuner le matin. C'est peut-être hypocrite finalement parce que je sais que je n'ai jamais grossi en mangeant le matin mais ici le but n'est pas de grossir (je ne suis pas en sous poids) mais d'avoir suffisamment de choses dans le corps pour soutenir la charge d'activités que j'ai à la journée.

J'aime retrouver cette sensation. Avant de tomber malade, le petit-déjeuner était mon repas préféré. Je vivais encore chez lui et je me levais la première. Je préparais tout, avec toutes les catégories d'aliments pour que ce soit équilibré car je n'ai jamais su manger quelque chose trop gras, trop sucré ; pas équilibré au petit-déjeuner et c'était bien. Je mangeais dans le calme, parfois quand j'avais cours plus tard, il était levé et nous discutions. Je prenais mon vélo puis j'allais jusqu'à la gare. Ce lycée que j'aimais tant et où j'ai compris que moi aussi je pouvais être quelqu'un et pas seulement la fille du fond que personne ne remarque.

C'est un peu la même chose aujourd'hui sauf que je vis seul mais j'aime toujours autant cette sensation de me dire que ma journée m'appartient, que j'apporte du carburant à cette machine que représente mon corps à mes yeux. Machine infaillible qui doit suivre même lorsque c'est difficile

Je veux que tout me réussisse, comme avant. Je veux réussir. Être quelqu'un, avoir la vie que je veux et surtout, je crois que c'est le plus important ; m'en donner les moyens. Je ne veux plus subir certaines choses, je ne veux plus assister à certaines choses. Il faut que cela bouge.

Hier j'ai passé une audition pour obtenir le premier rôle d'un court-métrage diffusé sur France 2. Je n'en dis pas plus pour l'instant mais je croise les doigts en attendant une réponse favorable dans deux semaines. Pas trop d'espoir car sinon plus dure est la chute.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:34

Mes yeux se ferment, au début je suis ici, allongé sur la couverture rouge qui bientôt n'est plus. Le rouge se fait vert, le tissu se fait mousse et lorsque mes paupières s'entrouvrent doucement, quelques rayons de soleil pénètrent le feuillage. Elle est belle cette clairière, et douloureuse. Lorsque je me lève, le bruit de l'eau me rappelle que tout était réel. Autrefois les ronces m'ont blessées, c'est la même chose à chaque fois. Malgré les années, malgré les écailles qui ont fini par recouvrir mon être je sens encore les épines effleurer ma peau. Légèrement, elles m'emprisonnent, elles s'accrochent à moi.

 

Je suis debout désormais. J'ai su me relever, malgré les blessures, malgré les souvenirs greffés à mon âme et qui feront désormais partis de moi à jamais comme une fleur mutante, une plante mouvante. Le poison intérieur a fini par devenir moyen de défense.

 

J'y retourne de temps en temps, cette clairière où les choses ne changent plus, là où le temps s'est figé gardant intact les fragments de cette vie, ma vie ? De la pierre, elles ne s'effritent pas, à peine usées par le temps elles sont là, immuables. Il arrive parfois que mes chevilles cognent le roc, se rappelant ainsi à moi, ils sont toujours là, je n'oublie pas. Ils sont là mais ils ne sont plus. Quand deviendrez-vous pierres tombales ? Quand le lierre vous recouvrira t-il ? La nuit je m'y perds mais mes yeux restent secs. Je respire, je lève les yeux et j'aperçois difficilement le bleu du ciel au travers des branchages. Il est pourtant bien là, j'avance ma main et je sens la chaleur du soleil sur ma peau nécrosée.

 

Au bord de l'eau je me penche légèrement et le reflet me renvoie quelqu'un qui n'est pas moi. Une jeune fille encore naïve, une jeune fille qui ne sait rien mais qui n'a encore rien perdu non plus. Est-ce le prix à payer ? La vision se brouille et si je tendais le bras pour attraper ce qui m'échappe, les choses se désagrègeraient. Invariablement, elles existent si je reste à distance. Elles existent pour être admirées, en silence. C'est un musée de jolies choses douloureuses. Là où nous ne pouvons être deux et je suis la perdante. C'est à moi de partir. Cette clairière n'est plus mienne, peut-être devrais-je m'en contenter, peut-être devrais-je remercier d'y être encore tolérée là où je n'ai plus ma place. Alors pourquoi revenir ici ? Me blesser aux épines de ces plantes meurtrières, me heurter à ces statues aux regards aveugles. Vous n'êtes pas morts et pourtant vous ne me voyez plus.

 

Alors quoi ? Où ? J'ouvre les yeux et ne subsiste plus qu'une odeur douceâtre de printemps sur le déclin.

 

Playlist : Final Fantasy X - Ending Theme.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:33

Ce soir a été l'une des premières fois ou je gagnais un combat contre elle. Ou alors ce soir est le premier soir où j'ai ressenti ça. J'étais pourtant prête, le guidage automatique. Tout le monde dort, je me dirige vers la cuisine, le placard, le pot de Nutella là dans mes mains. Puis je me suis arrêtée. Je me suis demandée si j'avais réellement besoin de faire ça mais surtout, surtout j'ai pensé à l'après. Je me suis vu penché sur la cuvette de ces maudits WC, les doigts au fond de la gorge, mon ventre prêt à exploser, des emballages fourrés partout sous le lit pour cacher tout ça. La fatigue et l'impression d'avoir une gueule de bois demain alors que je n'aurais même pas bu. Le mal de dents, surtout là en haut à gauche, ce mal qui ne me lâche pas avant une longue période d'accalmie.

 

Je l'ai reposé. J'ai fermé le placard et je suis retourné dans ma chambre. J'ai fini de regarder l'épisode de la série que j'avais lancé et toute envie de céder m'avait quittée. Je peux désormais aller me coucher en paix.

 

Ce soir j'ai mis une raclée à Mia.

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