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Mon Cirque à l'Envers

Samedi 9 juillet 2011 à 3:52

Rien ne change réellement. Ou peut-être que si. Quand je repense à ce passé, que j'écoute de nouveau ces chansons que tu m'envoyais et qu'à l'époque je ne comprenais pas. J'ai du passer à côté de tonnes de choses, j'ai du omettre plein de détails que je ne vois que maintenant. C'est fou de se dire qu'on a pu partager tant de choses avec quelqu'un et de ne plus avoir aucun contact désormais. Je ne dis pas que je te regrette, loin de là. C'était une chose que je devais vivre pour grandir et c'est grâce à toi que j'y suis parvenue mais je ne voudrais pour rien au monde te retrouver. C'est juste tellement fou, je me demande parfois si tu penses à moi. Si tu parles de moi dans des termes peu élogieux ou si au contraire tu préfères ne rien en dire, comme tu en avais l'habitude autrefois. Est-ce que tu déverses ta hargne ou est-ce que je ne mérite même pas cela ? Est-ce qu'un jour on se retrouvera de nouveau comme nous nous l'étions promis ? Ce serait drôle, étrange, déplacé, malvenu. Dans une autre vie alors.

J'avais décidé de me mettre à écrire parce que je voulais faire quelque chose, parce que je me sentais créative. L'inspiration est un animal que je n'ai toujours pas dompté car après quelques rares apparitions elle se retire au fond de son terrier et je ne peux rien faire pour l'en déloger. Je ne sais pas comment tourner toutes ces choses qui se mélangent dans ma tête, bribes de rêves et de souvenirs. Alors j'ai commencé à photographier un peu tout et n'importe quoi, juste pour faire sortir tout ça. Parfois ça marche, parfois pas.

Je me suis demandée ce que c'était d'être heureuse ; est-ce que c'était avoir de l'argent ? Pourquoi je ne peux pas être heureuse sans argent ? Je me demande si c'est une épreuve que l'on m'inflige parce que peut-être j'ai été mauvaise dans une autre vie. On m'a laissé cet esprit mais on ne m'en a pas donné la condition. Pour me punir d'avoir été trop riche, trop égoïste, trop vénale peut-être ? Alors tu vivras tes rêves de grandeur dans le corps d'une moins que rien.
Et je lui en ai parlé à lui, j'ai parlé de cette petite bête qui m'a rejointe dans ma trop grande solitude. Et là j'ai tapé ces mots tout simples "je suis heureuse avec mes bêtes". C'est idiot ? Ces petites vies qui n'ont rien demandé à personne, qui sont là parce qu'elles sont le résultat du bon vouloir d'un homme. Ces petites vies sont. Je suis. Ou pas.

Je veux découper les coins de ma bouche. Pour avaler le monde, le réduire en charpie et le vomir.

Je veux partir. Là-bas. Enfin.

Chez moi.

Lundi 16 mai 2011 à 2:47

http://dimensionfuture.free.fr/JardinDesReves2.jpgC'est la période du retour du passé. Un passé qui me semblait pourtant terrible lorsqu'il était présent. Désormais je m'y replonge avec nostalgie. Les chemins se séparent, parfois sans qu'on le veuille, souvent même sans qu'on le veuille.

J'ai pensé à lui dernièrement. Je me suis demandée ce qu'il se serait passé si nous avions sauté le pas l'un et l'autre ? Probablement rien parce que j'aurais certainement beaucoup de choses à lui reprocher mais certainement pas cet esprit. Nous nous sommes toujours entendus là-dessus et j'aimais beaucoup cet air de s'en foutre. J'aurais pu être blessée car j'ai un besoin peut-être pathologique d'être aimée même si je n'aime pas en retour mais pas du tout. Cet air qui nous faisait rire. Notre petit trio. Cette soirée.

Aujourd'hui je regrette un peu tout cela. Nos confidences toujours prises à la rigolade. Il n'est certainement pas mauvais, juste faible. Il y a ceux qui sont partis et qu'on a presque honte de regretter parce qu'on ne s'en sent pas le droit. Pourtant je pense souvent à toi aussi. Tu es là même pour des personnes dont tu ne soupçonnerai même pas le regret. Tout se mélange dans une fumée de souvenirs, de bulles rose poudrée, orange douce. Elles s'envolent la plupart du temps retombant parfois pour venir se briser sur le sol de l'oubli. Elles laissent s'échapper la nostalgie, pour quelques temps elles m'entourent et m’enivrent. Je ne sais pas si c'est bon ou non, j'essaye de garder un peu de ce brouillard coloré mais cela m'échappe. Mes mains se referment sur cette chose volatile. Tu t'éloignes et tu es pourtant bien là. Je devrais accepter la défaite, on ne peut pas retenir indéfiniment les choses.

Est-ce que demain je me retournerais aussi sur ce présent devenu passé ? Ses envolées seront-elles différentes de celles que j'ai connu ? J'ai laissé l'encre noire de ces périodes s'infiltrer dans la terre en pensant que c'était la bonne solution. Le sol est aride mais le mal est là, souterrain et profond, aurait-il empoisonné mon jardin ? Plus rien n'y germe, les fleurs se sont fanées et restent figées attendant de tomber en poussière. Papillons où êtes-vous ? Et si l'espèce s'était définitivement éteinte et qu'aucun d'entre eux n'attendait sa libération à l'intérieur de son bocal ?



Mardi 10 mai 2011 à 11:58

Je crois que tout est bel et bien fini de cet ouragan qui me transportait. Il s'est évanoui au milieu d'un océan. Je ne peux que me réjouir du peu de dégâts qu'il a causé. Ne reste qu'une petite incompréhension et des questions qui resteront sans réponse puisque je me refuse désormais à donner suite à quoi que ce soit, la magie s'est envolée et j'ai malheureusement besoin d'elle pour survivre péniblement.

Où la puiserais-je désormais ? Je n'en ai aucune idée et je me demande si c'est cet état de fait qui fait que je me sens encore plus vide qu'à l'ordinaire en ce moment. Je n'ai plus de quoi rêver, plus d'espérance lointaine ni de futur parallèle. Rien. Alors je m'accroche désespérément à tout ce qui pourrait remplacer cette petite pointe de mon coeur autrefois mais je n'ai aucune matière.

Et j'aurais certainement bien du mal à en créer puisque je ne vais plus en cours depuis bientôt un mois. Les partiels se déroulent cette semaine même et je n'y serais pas présente. A quoi bon de toutes façons puisque même si la connaissance m'était tombée sur la tête, je n'ai pas d'argent pour me réinscrire l'année prochaine et la seule solution que j'avais envisagé m'est désormais devenue inaccessible. Je végète à longueur de journée dans cet appartement surchauffé par les rayons du soleil venant s'écraser sur sa façade. Je fume pour éviter les crises et parfois cela ne suffit pas. Si avant je pouvais me dire que la fin était proche puisque la semaine suivante représentait un retour à la fac ou une quelconque activité, ce n'est désormais plus le cas non plus. Les jours me paraissent tous plus mornes et tristes les uns que les autres puisque chaque nouvelle journée sera semblable à celle-ci.

Je m'allonge et j'imagine mon départ. Je me repasse le film du début jusqu'à la fin, un film nommé courage dans lequel je me lèverais de ce foutu canapé pour m'emparer de cette lame signe de délivrance. Je m'allongerai de nouveau et je ferai une entaille de bas en haut sur toute la hauteur de mon bras. Parce que de droite à gauche ce n'est pas assez rapide et on peut être sauvé si l'on est retrouvé à temps (sic).
Le liquide chaud se déverserait pour se refroidir peu à peu, il tâcherait mon canapé aux motifs africains absolument horribles et je m'endormirais. Peut-être que j'aurais un peu froid mais ce serait pour la bonne cause.

L'après, je l'imagine aussi. Je l'imagine arriver à l'appartement, m'ayant quitté le matin même parce que lui réussit sa vie pendant que moi je la foire lamentablement. Je ne sais pas si le sang se serait assez étalé pour qu'il le voit sans avoir besoin de me retourner mais je pense que oui. Là je suppose que ce serait la panique totale. Appel des pompiers, les voisins qui sortent, on prévient mes parents, l'agitation dans l'appartement ferait sortir mes rats de leur sommeil et ils viendraient coller leur nez à la cage pour voir de quoi il retourne.
J'imagine ma mère au volant de sa voiture recevant un appel qu'elle ne prend pas car elle n'entend pas son téléphone ou peut-être parce qu'elle ne connaît pas le numéro.

La suite c'est égoïste mais je ne veux pas l'imaginer. J'ai du mal à concevoir que je puisse laisser un vide autre que matériel quelque part. C'est juste un objet trop encombrant qui ne trouve sa place nul part et dont personne ne veut.

Mardi 12 avril 2011 à 11:50

http://joeljuge.free.fr/Nature/Cieux%20017p.jpgSi j'avais pensé, peut-être est-ce toi là-haut, le jour de tes deux ans. Un petit rappel pour me dire "silteplaît, ne m'oublie pas". Un petit miracle pour me faire comprendre "ne fais pas ça".

Ce jour-là, je suis passée devant toi. Ce jour-là je souriais parce que je n'étais pas seule. Parce que j'avais un complice de la chose qui n'était pas d'accord avec moi du tout sur l'émoi que tu provoques. Deux fois.

Le soleil brillait, il faisait bon, ma robe à fleurs, ma robe trop courte.

J'ai attendu en riant. En discutant, en continuant de te protéger malgré tout parce que je n'aime pas que l'on dise du mal de toi même si tu as tiré un trait sur moi sans aucun état d'âme.
J'ai pris mon téléphone parce qu'après tout ce matin j'avais eu une surprise et que peut-être m'avait-on répondue.

Et là j'ai vu ce sms. Ce sms de toi. Ton visage est apparu sur mon téléphone et mon coeur s'est mis à bondir dans ma poitrine. Un sourire s'est dessiné sur mon visage et je suis partie profiter seule de ce moment. Loin de toi et de tes bijoux couleur aigue-marine. Les images me manquent pour les exprimer comme je les ressens.

Et j'ai lu, et j'ai souri de nouveau et mes bras ont tremblés. J'ai fais semblant de ne rien ressentir, d'être juste heureuse de ma victoire aux yeux des autres. Tu avais cédé, pas moi. Même si j'ai certainement  beaucoup plus souvent pensé à toi que le contraire. Je n'ai pas répondu parce que j'avais peur de briser l'instant. Parce que je voulais rester dans ce parfum de bonheur. Tu es passée à ton tour. Plusieurs fois. J'ai baissé les yeux, fais semblant de ne pas te voir et pourtant lorsque tu te tenais derrière cette vitre, me tournant le dos, je ne trouvais plus mes mots. Ma gorge s'est nouée et c'est le seul qui ai compris pourquoi. Son regard s'est dirigé vers elle, puis vers moi et il a du trouver ça idiot mais c'était ça.

Plus tard je suis devenue froide parce que j'espère que tout ça me remettra la tête et le coeur en place. Parce que j'aimerais que tu comprennes ou que tu arrête de faire semblant de ne pas savoir. J'ai juste voulu savoir et tu as dis que tu ne l'avais pas fait avec le sourire et que tu regrettais, que tu voulais t'excuser.
Et j'ai le tort de vouloir croire, j'ai le tort de me dire que jamais tu ne m'aurais envoyé ce message si tu ne le pensais pas vraiment parce que tu sais que moi je ne l'aurais jamais fait. Que tu pouvais avoir la paix définitivement avec moi et mon adoration.

Je n'ai pas envie de te dire par sms que je suis touchée, que je suis heureuse que tu l'ai fait. Je n'ai plus envie de me cacher ou de te faire rire juste pour ne pas avoir l'air stupide quand tu es près de moi. Je voudrais te le dire en soutenant ton regard, je voudrais juste te remercier en déposant un baiser sur ta joue, en pouvant voir de nouveau ton sourire. Juste te dire merci sans même que tu sache ce que tu as accompli pour moi. Toi et peut-être lui là-haut, qui sait.

Mercredi 30 mars 2011 à 3:46

J'ai fui parce que je n'étais pas assez forte, j'ai fui parce que je n'avais plus rien à faire là-bas et que j'ai du mal à m'avouer que c'était l'une de mes motivations.

Je redoutais la brûlure de ton indifférence alors ça aussi je le fuyais. On ne peut pas fuir indéfiniment et j'aurais préféré continuer à te voir sans que tu le sache. Sans que tu te retourne pour savoir que j'étais là et mes yeux te suivaient avec nostalgie. Et finalement j'aimerai que tu puisses lire tous ces mots même si peut-être cela paraît démesuré.

En réalité je continue de penser à toi. Episodiquement. Moins souvent qu'avant. Tes joyaux ne dansent plus dans ma tête, ta voix n'y résonne plus ou le moins possible. J'ai perdu ton parfum mais ton image surgit parfois. En pensée et parfois réellement. Et je pensais que j'étais guérie bien avant de ne plus avoir le droit de demander à te voir. J'ai constaté ma défaite. Je n'ai pas mis le genou à terre mais c'était déjà trop.http://www.tomvezo.com/db_images/printthumbs/Hallelujah.jpg

Comme toujours, comme à chaque fois je n'ai même pas eu besoin de croiser tes yeux pour ça. L'indifférence est bien pire. Je n'ai plus qu'à m'accrocher aux branches, me dire que de toutes façons ce regard j'avais déjà du mal à le capter quand j'avais le plaisir de pouvoir venir te saluer, effleurer ton bras et tes joues alors pourquoi ce serait différent maintenant ? Tu n'as pas levé la tête. Peut-être m'avais-tu remarqué de loin, mes talons qui claquent fièrement sur le sol, la tête haute, droit devant. Moi je t'ai vue mais j'ai préféré ne pas te voir. J'ai réagi comme toujours, tu as réagi comme toujours. J'ai levé le menton et j'ai regardé au loin pour ne pas que tu crois que ta présence m'indisposait. A vrai dire parce que tu n'étais rien à mes yeux comme je n'étais rien aux tiens.

C'est pourtant de toi que je parle et à toi que je pense. Tu es là cette nuit aussi et je ne viendrais pas te parler. Pas plus que les autres nuits, pas plus que les journées, pas plus que lorsque tu me montres que tu es là par quelques petits signes dont je ne connais pas la signification. Peut-être es-tu finalement perfide.
Ton poison s'est insinué en moi. Je n'ai pas succombé mais il est là. Pour combien de temps encore je ne sais pas. Tu es passée à côté de moi et mon coeur s'est mis à battre, mes jambes se sont mises à trembler et tu n'as pas levé les yeux. Tu ne m'as pas jeté un regard. Rien. Je croyais que c'était fini et je combattrais jusqu'à ce que cela le soit.

Je ne peux pas m'agenouiller même si au fond je reconnais que ça me manque. Je ne peux pas capituler parce que c'est ridicule et que j'ai envie de croire que peut-être tu pense aussi parfois à moi. Je ne veux rien savoir, j'ai tellement vécue comme ça autrefois. J'ai tellement vécue autre chose par la suite.

Je ne veux plus te voir et j'ai fixé mon Destin en toi. C'est peine perdue puisque je le sais, cela ne me sauvera pas. Parce que je n'y ai jamais crue et que je n'y croirais jamais. J'aurais pourtant envie mais remettre le futur de sa vie entre les mains d'une inconnue c'est pure folie.

Je ne t'aime pas mais j'aurais pu t'aimer. Je ne suis pas amoureuse mais j'aurais pu l'être.

Je pense tellement à toi et j'ai tellement envie que tu reviennes. Tellement envie que tu reviennes pour t'envoyer au Diable avec toute la violence ou l'indifférence dont je suis capable. J'ai pensé aux sorts, aux philtres et je sais qu'il ne faut pas que je fasse ce que je n'aimerais pas que l'on me fasse. Tout ce que je pourrais faire désormais c'est faire en sorte que ta présence ne me fasse plus rien mais certainement pas que tu reviennes parce que ce serait mauvais.
Et pourtant.

J'ai ouvert ta fenêtre et je sais que jamais je ne taperais ces quelques mots :

Je pense à toi.



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