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Mon Cirque à l'Envers

Lundi 16 mai 2011 à 2:47

http://dimensionfuture.free.fr/JardinDesReves2.jpgC'est la période du retour du passé. Un passé qui me semblait pourtant terrible lorsqu'il était présent. Désormais je m'y replonge avec nostalgie. Les chemins se séparent, parfois sans qu'on le veuille, souvent même sans qu'on le veuille.

J'ai pensé à lui dernièrement. Je me suis demandée ce qu'il se serait passé si nous avions sauté le pas l'un et l'autre ? Probablement rien parce que j'aurais certainement beaucoup de choses à lui reprocher mais certainement pas cet esprit. Nous nous sommes toujours entendus là-dessus et j'aimais beaucoup cet air de s'en foutre. J'aurais pu être blessée car j'ai un besoin peut-être pathologique d'être aimée même si je n'aime pas en retour mais pas du tout. Cet air qui nous faisait rire. Notre petit trio. Cette soirée.

Aujourd'hui je regrette un peu tout cela. Nos confidences toujours prises à la rigolade. Il n'est certainement pas mauvais, juste faible. Il y a ceux qui sont partis et qu'on a presque honte de regretter parce qu'on ne s'en sent pas le droit. Pourtant je pense souvent à toi aussi. Tu es là même pour des personnes dont tu ne soupçonnerai même pas le regret. Tout se mélange dans une fumée de souvenirs, de bulles rose poudrée, orange douce. Elles s'envolent la plupart du temps retombant parfois pour venir se briser sur le sol de l'oubli. Elles laissent s'échapper la nostalgie, pour quelques temps elles m'entourent et m’enivrent. Je ne sais pas si c'est bon ou non, j'essaye de garder un peu de ce brouillard coloré mais cela m'échappe. Mes mains se referment sur cette chose volatile. Tu t'éloignes et tu es pourtant bien là. Je devrais accepter la défaite, on ne peut pas retenir indéfiniment les choses.

Est-ce que demain je me retournerais aussi sur ce présent devenu passé ? Ses envolées seront-elles différentes de celles que j'ai connu ? J'ai laissé l'encre noire de ces périodes s'infiltrer dans la terre en pensant que c'était la bonne solution. Le sol est aride mais le mal est là, souterrain et profond, aurait-il empoisonné mon jardin ? Plus rien n'y germe, les fleurs se sont fanées et restent figées attendant de tomber en poussière. Papillons où êtes-vous ? Et si l'espèce s'était définitivement éteinte et qu'aucun d'entre eux n'attendait sa libération à l'intérieur de son bocal ?



Mardi 10 mai 2011 à 11:58

Je crois que tout est bel et bien fini de cet ouragan qui me transportait. Il s'est évanoui au milieu d'un océan. Je ne peux que me réjouir du peu de dégâts qu'il a causé. Ne reste qu'une petite incompréhension et des questions qui resteront sans réponse puisque je me refuse désormais à donner suite à quoi que ce soit, la magie s'est envolée et j'ai malheureusement besoin d'elle pour survivre péniblement.

Où la puiserais-je désormais ? Je n'en ai aucune idée et je me demande si c'est cet état de fait qui fait que je me sens encore plus vide qu'à l'ordinaire en ce moment. Je n'ai plus de quoi rêver, plus d'espérance lointaine ni de futur parallèle. Rien. Alors je m'accroche désespérément à tout ce qui pourrait remplacer cette petite pointe de mon coeur autrefois mais je n'ai aucune matière.

Et j'aurais certainement bien du mal à en créer puisque je ne vais plus en cours depuis bientôt un mois. Les partiels se déroulent cette semaine même et je n'y serais pas présente. A quoi bon de toutes façons puisque même si la connaissance m'était tombée sur la tête, je n'ai pas d'argent pour me réinscrire l'année prochaine et la seule solution que j'avais envisagé m'est désormais devenue inaccessible. Je végète à longueur de journée dans cet appartement surchauffé par les rayons du soleil venant s'écraser sur sa façade. Je fume pour éviter les crises et parfois cela ne suffit pas. Si avant je pouvais me dire que la fin était proche puisque la semaine suivante représentait un retour à la fac ou une quelconque activité, ce n'est désormais plus le cas non plus. Les jours me paraissent tous plus mornes et tristes les uns que les autres puisque chaque nouvelle journée sera semblable à celle-ci.

Je m'allonge et j'imagine mon départ. Je me repasse le film du début jusqu'à la fin, un film nommé courage dans lequel je me lèverais de ce foutu canapé pour m'emparer de cette lame signe de délivrance. Je m'allongerai de nouveau et je ferai une entaille de bas en haut sur toute la hauteur de mon bras. Parce que de droite à gauche ce n'est pas assez rapide et on peut être sauvé si l'on est retrouvé à temps (sic).
Le liquide chaud se déverserait pour se refroidir peu à peu, il tâcherait mon canapé aux motifs africains absolument horribles et je m'endormirais. Peut-être que j'aurais un peu froid mais ce serait pour la bonne cause.

L'après, je l'imagine aussi. Je l'imagine arriver à l'appartement, m'ayant quitté le matin même parce que lui réussit sa vie pendant que moi je la foire lamentablement. Je ne sais pas si le sang se serait assez étalé pour qu'il le voit sans avoir besoin de me retourner mais je pense que oui. Là je suppose que ce serait la panique totale. Appel des pompiers, les voisins qui sortent, on prévient mes parents, l'agitation dans l'appartement ferait sortir mes rats de leur sommeil et ils viendraient coller leur nez à la cage pour voir de quoi il retourne.
J'imagine ma mère au volant de sa voiture recevant un appel qu'elle ne prend pas car elle n'entend pas son téléphone ou peut-être parce qu'elle ne connaît pas le numéro.

La suite c'est égoïste mais je ne veux pas l'imaginer. J'ai du mal à concevoir que je puisse laisser un vide autre que matériel quelque part. C'est juste un objet trop encombrant qui ne trouve sa place nul part et dont personne ne veut.

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