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Mon Cirque à l'Envers

Mardi 10 mai 2011 à 11:58

Je crois que tout est bel et bien fini de cet ouragan qui me transportait. Il s'est évanoui au milieu d'un océan. Je ne peux que me réjouir du peu de dégâts qu'il a causé. Ne reste qu'une petite incompréhension et des questions qui resteront sans réponse puisque je me refuse désormais à donner suite à quoi que ce soit, la magie s'est envolée et j'ai malheureusement besoin d'elle pour survivre péniblement.

Où la puiserais-je désormais ? Je n'en ai aucune idée et je me demande si c'est cet état de fait qui fait que je me sens encore plus vide qu'à l'ordinaire en ce moment. Je n'ai plus de quoi rêver, plus d'espérance lointaine ni de futur parallèle. Rien. Alors je m'accroche désespérément à tout ce qui pourrait remplacer cette petite pointe de mon coeur autrefois mais je n'ai aucune matière.

Et j'aurais certainement bien du mal à en créer puisque je ne vais plus en cours depuis bientôt un mois. Les partiels se déroulent cette semaine même et je n'y serais pas présente. A quoi bon de toutes façons puisque même si la connaissance m'était tombée sur la tête, je n'ai pas d'argent pour me réinscrire l'année prochaine et la seule solution que j'avais envisagé m'est désormais devenue inaccessible. Je végète à longueur de journée dans cet appartement surchauffé par les rayons du soleil venant s'écraser sur sa façade. Je fume pour éviter les crises et parfois cela ne suffit pas. Si avant je pouvais me dire que la fin était proche puisque la semaine suivante représentait un retour à la fac ou une quelconque activité, ce n'est désormais plus le cas non plus. Les jours me paraissent tous plus mornes et tristes les uns que les autres puisque chaque nouvelle journée sera semblable à celle-ci.

Je m'allonge et j'imagine mon départ. Je me repasse le film du début jusqu'à la fin, un film nommé courage dans lequel je me lèverais de ce foutu canapé pour m'emparer de cette lame signe de délivrance. Je m'allongerai de nouveau et je ferai une entaille de bas en haut sur toute la hauteur de mon bras. Parce que de droite à gauche ce n'est pas assez rapide et on peut être sauvé si l'on est retrouvé à temps (sic).
Le liquide chaud se déverserait pour se refroidir peu à peu, il tâcherait mon canapé aux motifs africains absolument horribles et je m'endormirais. Peut-être que j'aurais un peu froid mais ce serait pour la bonne cause.

L'après, je l'imagine aussi. Je l'imagine arriver à l'appartement, m'ayant quitté le matin même parce que lui réussit sa vie pendant que moi je la foire lamentablement. Je ne sais pas si le sang se serait assez étalé pour qu'il le voit sans avoir besoin de me retourner mais je pense que oui. Là je suppose que ce serait la panique totale. Appel des pompiers, les voisins qui sortent, on prévient mes parents, l'agitation dans l'appartement ferait sortir mes rats de leur sommeil et ils viendraient coller leur nez à la cage pour voir de quoi il retourne.
J'imagine ma mère au volant de sa voiture recevant un appel qu'elle ne prend pas car elle n'entend pas son téléphone ou peut-être parce qu'elle ne connaît pas le numéro.

La suite c'est égoïste mais je ne veux pas l'imaginer. J'ai du mal à concevoir que je puisse laisser un vide autre que matériel quelque part. C'est juste un objet trop encombrant qui ne trouve sa place nul part et dont personne ne veut.

Par Chaton Blue le Mardi 10 mai 2011 à 12:08
=( Je peux même pas imaginer la vie sans toi . . .
Par Black-Circus le Jeudi 12 mai 2011 à 0:54
Si cela peut te rassurer, je pense que je n'aurais jamais le courage de recommencer un tel geste...
Par Chaton Blue le Jeudi 12 mai 2011 à 7:42
<3
Par Djul le Samedi 14 mai 2011 à 13:12
Ce genre de sujet me touche très particulièrement comme tu auras pu le constater en lisant mes pages.

Plusieurs choses m'avaient déjà interpellée à ton sujet. Tu te sens vide et rien n'arrive à combler ce vide. la seule façon que tu ressens ton existence c'est en te faisant du mal: sport à outrance, jeûne ou apport alimentaire trop pauvre, vomissements, auto-agression physique et même morale. Mais au final ce ne sont que les symptômes d'un mal être plus profond.

Pourquoi as-tu perdu cette flamme d'autre fois ? Apparemment tu dis que tu n'étais pas comme ça avant, qu'est-ce qui a changé ?
Je ne suis pas là pour te faire prendre une prise de conscience que tu connais déjà, mais je me questionne, car ressentir un tel vide, je l'ai vu sur une personne seulement jusqu'à présent et pourtant, ironiquement peut-être ? C'était cette personne qui m'a le plus donné l'envie de vivre et qui m'avait poussé à me poser les bonnes questions pour connaître mon but dans cette réalité.

Je te trouve surement égoïste de croire que tu ne serais qu'une perte matérielle. Mon ami qui a mis fin à ses jours, lui non plus n'aurait probablement jamais pensé accueillir autant de personnes qui l'aimaient dans cette église pour cette cérémonie d'adieu et pourtant...

Il y a toujours des moyens pour parvenir à ce que l'on désire. Même pour ton inscription à la fac... y a toujours d'autres moyens. Mais j'ai cette impression que tu te décourage d'avance et que tu te dis que de toute façon à quoi bon ? Car rien ne me fait envie. Et surement qu'un jour je trouverais surement le courage d'en finir, alors à quoi bon ? Je finirais au même endroit avec ou sans ces choses-là.

Je comprends ton besoin de ressentir ton existence au moyen de ces souffrances. Car c'est, selon toi, la seule chose qui est réelle dans ce que tu vis, la seule chose que tu ressens. Pendant longtemps j'étais pareille.

J'avais cru lire quelque part, sur FS je crois, que tu ne voulais pas t'attacher aux gens car cela pouvait se révéler destructeur. Ne penses-tu pas que le fait de ne pas vouloir s'attacher à eux, c'est ce qui te fait te sentir encore plus vide et 'inutile" ?

Pourquoi cette distance envers tout ce qui t'entoure ? Pourquoi rejeter tout ce qui pourrait légèrement combler ton être ? Pourquoi tu pars du principe que c'est peine perdue, sans même avoir fait l'effort d'essayer davantage ?

Bon c'est des questions auxquelles je ne veux pas forcément que tu me répondes. Mais c'est vrai que ça m'intrigue, car d'après ce tu as bien voulu laisser paraître de ton être, tu es une personne qui a beaucoup à donner aux autres, tu as une réflexion qui pourrait mener les gens à se questionner, à les faire avancer. Et une personne avec un tel esprit, c'est tout de même une personne qui s'intéresse à ce qui l'entoure. Ne pas trouver sa place, c'est un peu le même combat pour tout le monde, d'où l'importance de se fixer quelques objectifs pour avancer et ne pas rester sur place (ce qui encourage le vide). Je trouverais que c'est presque un gâchis de ne pas utiliser ton potentiel et le dévoiler au monde entier, car c'est des personnes comme toi qu'il faut. On a trop de personnes qui sont vide intellectuellement parlant et qui elles ne feraient strictement rien avancer pour leur proche et pour leur futur milieu professionnel.

Tu as tendance à ne pas réaliser ce que tu es, même physiquement et c'est pour ça que tu te permets de t'infliger toutes ces souffrances à ton corps ou à ton être, car il n'a aps de vraie valeur à tes yeux, et pourtant...

Bref, je t'écris un peu tout en vras... Je ne prétends pas te connaître et je n'essaie pas de te convaincre sur quoique ce soit, car tu as déjà réfléchis à tout ça, au sens de ton existence à un moment donné etc. Je ne recherche pas non plus les répondes à mes questions. Je suis étonnée qu'une personne comme toi, avec ce potentiel, peut en venir à ce sentir vide. Je trouve ça incohérent (de mon point de vue). Et comment pourrais-tu vouloir en finir, car tu te sens vide et ne trouve pas ta place, alors que tu n'a encore rien vu de ce monde. Tu n'a pas tout découvert, tout vu, tout vécu pour prétendre que ta vie soit vaine.
Par Black-Circus le Lundi 16 mai 2011 à 20:01
Je trouve ton commentaire très intéressant et je te remercie d'avoir pris la peine de le rédiger. Tu as dit certaines choses auxquelles je n'avais pas pensé, c'est vrai que le sport à outrance et autres sont des agressions finalement, je ne m'en rendais pas compte, pour moi la seule forme d'agression envers moi-même était mon rapport à la nourriture. Pourtant j'essaye de réfléchir sur moi-même mais je ne suis pas infaillible et parfois un avis extérieur peut être le bienvenu.

Pour être honnête, je ne sais pas où se situe la cassure. J'y ai réfléchi aussi, plus d'une fois mais je ne vois rien de très net. La seule chose nette que j'ai c'est le début de mon anorexie qui correspond avec ma toute première rupture, probablement le déclencheur d'un problème plus profond puisque même avant ça, comme tu le dis j'avais des comportements auto-destructeur sans même le savoir, ce n'est qu'avec le recul que je le vois.

De même je sais que je me décourage vite mais je ne sais pas pourquoi et peut-être est-ce vrai ce que tu dis, si inconsciemment j'ai déjà accepté l'idée de la mort, je n'ai plus à me battre. C'est un suicide social pour commencer, avant le suicide physique. Tout suicider petit à petit pour arriver au néant.

Je me répète mais vraiment ton commentaire.. Il me fait réfléchir et je te remercie encore pour cela, je ne sais plus si c'est un détachement volontaire des êtres et des choses ou si c'est quelque chose que je ne contrôle finalement plus. J'aurais aimé me laisser aller ces derniers temps avec celle qui a réussi à faire battre mon cœur (et qui le fait apparemment toujours) mais au vu de la façon dont les choses ont tournées je finis par me dire qu'heureusement je ne me suis pas laissée aller. Je souffre déjà de cela alors qu'en serait-il si j'avais lâché prise ? Je ne sais pas d'où vient cette retenue mais beaucoup d'événements me laissent à penser que c'est bien mieux comme ça et j'ai encore plus de mal à m'en défaire.

Et tes derniers paragraphes, j'ai du mal à me dire que l'on puisse penser cela de moi mais peut-être que je ferai un pas si j'étais prête à l'accepter ?
 

Pleurer un éclat









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