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Mon Cirque à l'Envers

Lundi 10 janvier 2011 à 23:07

Boire jusqu'à ne plus rien ressentir d'autre que l'euphorie, fumer à en avoir la tête démontée. C'est mon grand kiff. Avant, je pouvais très bien sortir et m'amuser sans boire une goutte d'alcool, sans fumer, je n'ai jamais fumé de toutes façons. Maintenant c'est différent. Je ne réussis en général une soirée que si je finis titubante, excitée, euphorique. Cela ne m'intéresse plus sinon.

Hier c'était génial. Enfilé mon tutu de fée noire, mon mini diadème de fausse princesse, ces bottes compensées qui me donne l'impression d'être un automate géant. Et je suis partie. Et l'on m'a regardé. Avec envie, avec méfiance, avec amusement, avec méchanceté. Qu'importe le sentiment qui s'en dégage, l'important c'est que l'on me regarde. Une voiture passe et tous ses occupants qui ouvrent les fenêtres et se mettent à hurler en arrivant à ma hauteur. Quelques compliments lancés à la volée "t'es trop jolie comme ça ! Super ta tenue !", "T'es la plus belle punk du festival !!", "Oh la jolie jupe ! Tu ressembles à une princesse !".

Et plein d'autres que j'oublie. Je n'étais qu'une poupée. Une poupée sans âme déambulant pour amuser et étonner les gens.

J'aime la démesure, j'aime choquer, j'aime être décalée. Les remarques ne me gênent plus. Il fut une époque ou la moindre petite réflexion me faisait rentrer dans ma coquille. Pendant des semaines, l'insulte tournait dans ma tête, cherchant désespérément une raison à son existence. Pourquoi ? Pourquoi sont-ils méchants avec moi ? Pourquoi m'insultent-ils ?

Qu'importe le pourquoi dorénavant, je ne m'y arrête plus, tant mieux même. Cela prouve que j'existe, je suis là. Quand je regarde par la fenêtre parfois, enfermée dans cet appartement, j'ai l'impression d'être ailleurs. De ne pas être du tout même. J'observe ce monde à l'extérieur, qui grouille, qui bouge, qui vit. Moi je suis là, ethérée. Comme dans une autre dimension. Est-ce que si je crie, m'entendraient-ils ?

Et j'ai bu, on m'a payé à boire, je ne refuse pas. Bière, ricard, cidre, champagne, un mélange tourbillonnant de saveurs différentes. Et comme ce n'était pas assez, j'ai fumé. Jusqu'a ce que mes poumons me brûlent. Jusqu'à ce qu'enfin j'atteigne mon extase. Et la musique à débuté, des sons électroniques trop répétitifs pour une oreille exercée mais amplement suffisants pour la déchirée que j'étais. C'est une sorte de transe. C'est encore un automate.

Boire jusqu'à ne plus être, fumer jusqu'à oublier son existence, pour se sentir exister et communier.

Paradoxe ?

Lundi 10 janvier 2011 à 23:05

C'est un fait, un constat. C'est indéniable et bien que je tente de me voiler la face, c'est pourtant clair, net et précis : je m'ennuie au plumard. Avec lui j'entends.

Je me suis toujours demandé si cela venait de mon état limite. Dans les symptômes recensés il y a notamment "comportements sexuels à risques". Ca veut dire quoi ça ? Baiser sans capotes ? C'est ça un comportement sexuel à risques ? Cela m'est arrivé oui, il serait abominable de le nier. Seulement voilà, j'aime le sexe et je ne m'en cache pas. Quand j'ai envie de quelqu'un, je ne passe pas par quatre chemins, je lui dis, inutile de tourner autour du pot.

Avant de me mettre avec mon Norn, j'avais une vie sexuelle très épanouie. Avec un autre évidemment. J'ai eu un peu de temps entre deux relations sérieuses pour les coups d'un soir, pas assez à mon goût toutefois. Toujours est-il que je ne m'en plaignais pas tant que l'on me donnait ce que je voulais. Toutefois, j'ai commencé à m'ennuyer et mes vieux démons m'ont reprises. J'avais envie d'aller voir ailleurs et voilà que l'on me mettait sous le nez un homme de presque dix ans mon aîné avec une certaine réputation parmis ces dames. Un courreur, voilà comment il était désigné. Un chaudard même.

Pourquoi pas ? Je suis honnête, à la base je ne voulais que tirer un coup. Rien de plus. Pas de relation. Si je quittais mon autre, c'était pour être seule et en profiter au maximum. Une obsession chevillée au corps. J'ai été claire, cash "on peut baiser si tu veux".
J'avoue qu'en général, la réaction en face est assez désopilante. C'est rarement pris au sérieux, assez déroutant, quoique après tout et si cette nana était sérieuse ? Un rire gêné, un "oui mais", jamais le bon gros oui que ces messieurs veulent nous faire croire capables de les offrir.

Avec Norn, je voulais baiser, rien de plus. Puis de fil en aiguille, il s'est trouvé que le Destin en a décidé autrement. Il était gentil, il me plaisait, il m'excitait, il me sortait, il faisait attention à moi. J'aime que l'on m'admire, que l'on m'adore. Je ne peux concevoir de relation sans adorer ou être adorée. Sinon je me lasse trop vite, il faut quelque chose d'excessif à mes attachements.

J'ai cru que ça irait. Qu'avec le temps, nous nous accorderions sexuellement parlant. Parce qu'avec le nombre de nanas qu'il a baisé, je pensais que de toutes façons il savait y faire.

Je m'étais trompée. Je me réveille de ma torpeur avec un goût amer dans la bouche "au pieu c'est naze". Ca ne va pas. Il me faut du sexe. Il me faut de la violence. Il me faut sucer. Il me faut être léché, écartelée, déchirée. Je veux des chattes, je veux des seins, je veux des bites.

Non, ça ne va décidément pas...

Lundi 10 janvier 2011 à 23:02

Accalmie, un répit dans la tourmente. Auparavant, l'illusion se faisait à chaque fois. A chaque fois je me disais que ça y était. J'allais mieux. Avec le temps, j'ai appris que non. J'ai appris que si je refais surface c'est surtout pour mieux replonger. Plus profond ? Non peut-être pas, a t-on besoin de ressentir encore plus de souffrance à chaque fois pour avoir d'en finir ? Quand la souffrance est permanente on ne sait même plus la mesurer. Elle fait partie de nous, elle devient un bout de notre âme, de notre personnalité.

Que serais-je sans ce mal-être permanent ? C'est je crois, l'une des causes de mon refus de me soigner. Autant je sais que je suis déjà perdue dans les méandres de mon esprit, autant je redoute une perte encore plus grande de mon identité.

Mais cela est bien prétentieux. Qui suis-je pour avoir peur de perdre ma personnalité ? Est-elle si exceptionnelle pour vouloir la sauvegarder ? Pourquoi faudrait-il la conserver plus qu'une autre ? Tant de questions qui restent sans réponses. Tant de questions que je ne pose qu'a moi-même à défaut de pouvoir les poser ailleurs. Ca bourdonne dans ma tête. C'est un lâcher de guêpes. Ces pensées. Je lâche ces guêpes à l'intérieur, elles se heurtent aux parois de mon esprit et me blessent, me font mal, elles se cognent sans relâche. De petits insectes qui s'insinuent dans chaque parcelle de mon être. J'ai mal.

Je ne vais pas mal pourtant. Présentement je suis presque bien. J'y crois à cette semaine sans crises. J'y crois en me mentant à moi-même. Je sais que dimanche ou samedi, je m'autoriserais encore et toujours ce "repas". Cette "journée" où je peux manger tout ce que je désire sans culpabilité aucune. Mais qu'en sera t-il à la rentrée ? Qu'en sera t-il quand je serais obligé d'ingurgiter la nourriture du self ? Qu'en sera t-il quand je n'aurais plus le temps de faire mon sport quotidien ??? Je ne veux pas que les crises reprennent, je préfère mourir de faim plutôt que de retourner au stade d'une crise voir plus à la journée. Jamais.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:00

Cette nuit, après une énième crise, j'ai décidé de créer un blog. Un endroit dédié à ma souffrance. Un lieu uniquement pour cette autre personne qui cohabite avec moi, dans mon corps. Notre corps devrais-je dire.

Je ne suis pas inconnu des blogs non. Je ne fais pas mon entrée dans la blogosphère. Pas sous cet angle tout du moins. Il est parfois des douleurs intolérables qui doivent être extériorisées, de quelques manières qu'il soit. Ceci en fait partie.

Posons le décor :

Je suis anorexique, boulimique, borderline et dépressive. Je ne m'en plains pas. C'est ma condition. Je suis ce que je suis. Nous sommes ce que nous sommes. Parfois, il se tait, elle se tait. Souvent il faut pourtant qu'elle se rappelle à ma mémoire. Je ne passe pas une journée sans toi. Ma vie est rythmée par toi, uniquement toi. Mon seul amour en réalité. Ma seule obssession. La chose qui hante mes nuits.

Il y a toi et moi. Il y a cet être violent et destructeur, il y a mon corps scindé en deux. Cette sensation indéfinissable, elle m'ennivre, un trompe l'oeil évanescent. Sans toi, qui suis-je ? Suis-je encore moi ? Pourrais-je exister sans ce jumeau infernal ?

Je ne sais pas... Je ne sais plus.

C'est ici que commence le récit de mon parcours vers la lumière.

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