blackcircus

Mon Cirque à l'Envers

Dimanche 27 février 2011 à 0:56

J'avais envie d'écrire que ça allait plutôt bien mais je crois que ce n'est pas le cas du tout en réalité.

En réalité je me terre chez moi comme une bête. Je ne me lave pas, je vis nue, les emballages de nourriture jonchent mon appartement et je ne nettoie absolument rien. Je suis totalement incapable de sortir de chez moi en ce moment. Impossible. Je ne veux voir personne, n'entendre personne, ne pas avoir à entendre le son de ma voix.

Juste rester là et flotter. La seule chose dont j'aurais envie c'est de lentement laisser dériver mon cadavre sur le fleuve. En être consciente et en même temps inconsciente. Contempler le ciel qui défilerait tout en restant le même. Où que je sois, le ciel sera toujours immuable. Ce ne sera pas un autre ciel, il fera toujours parti de cette immensité. Au moins une chose qui serait stable dans ma vie. Sentir l'eau froide glisser le long de mon corps, mes vêtements collants à ma peau tel un linceul. Les lèvres bleues et la peau comme du marbre. L'image est belle à mes yeux, trop belle pour moi. Je dois contempler cette crasseuse vie à la place. Même le verdâtre de l'eau sale serait plus beau que ça.

Et quoi, comme si lundi j'allais pouvoir réapparaître à la fac après un mois de vomissements. Après avoir brisé mes espérances, après avoir perdue au passage quelques lambeaux de chair, de la chair morte ? Et si c'était plus douloureux quand la chair est vivante ?
J'ai au moins l'avantage de ne pas la croiser souvent, et je ne sais même pas comment elle réagirait. Va t-elle m'ignorer ? Me faire tout de même la bise ? Pourquoi ne pas m'avoir viré de tous les endroits où nous étions en contact ? Peut-être parce qu'elle pense pouvoir revenir quand elle le désirera. Mais je m'entoure d'un épais brouillard dans lequel, je crois, il est difficile de pénétrer. Ses relents sont autant de tentacules enlaçant l'intrus pour le rejeter l'empêchant de parvenir à moi.

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Je voudrais marcher. Pieds nus jusqu'à m'en faire mal pour savoir que je suis là. Marcher seule ou avec un compagnon silencieux qui comprendrait que je ne veux pas des mots. Un autre être de fumée qui s'évanouit quand on l'approche et qui pourtant se mélangerait à mon brouillard. Je doute que cela existe ou peut-être est-elle aussi perdue que moi loin là-bas dans son brouillard, derrière des collines grises, dans un vieux château de pierre ne sachant comment s'échapper de ces murs pourtant fissurés.
Je me refuse à croire au porteur de lumière capable de briser ce sceau, je ne pourrais y accorder foi que si c'était une innocence tellement pure et parfaite qu'elle en deviendrait elle-même irréelle.

Alors serait-ce un rêve ou la réalité ?

Samedi 19 février 2011 à 1:21

Je n'ai pas envie d'être désespérée ce soir. Pourtant j'ai tremblé ce matin et j'ai au mal au coeur aussi. Tout n'était que papier et tu l'as déchiré.

Parce que je ne crois pas aux Miracles et j'avais raison.


Elle ne veut plus me fréquenter. Stop. Fini. Il lui a envoyé un mail. Incendiaire je suppose. Fin de l'histoire qui n'avait pas commencé.

Et je devrais être triste, et je devrais peut-être pleurer sur tes yeux et ton sourire. Et peut-être que je devrais penser à tout ce que nous n'avons pas fait. Peut-être aussi que je pourrais être en colère et me dire que tu es lâche et que tu m'as mené en bateau. Que ton pouvoir te faisait du bien et je n'aurais pas pu te blâmer. Oui peut-être que je devrais mais je n'en ai pas envie.

Ce soir je n'ai pas envie de m'agenouiller et de contempler la cendre de ce qui fut. Ce soir je voudrais sourire en pensant à ta voix, je voudrais continuer de te regarder par dessous quand tu passes devant moi. Je voudrais me dire que j'ai ressenti des choses. C'était bref, ce n'était qu'une étincelle mais c'était là alors tant pis, même si tu ne veux plus entendre parler de moi, même si tu veux sauvegarder ton couple, même si je n'ai peut-être été qu'un jeu je m'en fiche.

Je veux croire que peut-être un jour, qu'une fois, que la liberté sera tienne et qui sait, tu es si imprévisible. En attendant que cela n'arrive jamais moi je veux vivre sans ton souvenir, sans me morfondre. Ranger toutes ces images dans un coin de ma mémoire et ne les feuilleter que pour sourire en me remémorant tes mots.

On ne peut pas être le soleil de tout le monde, tout au plus si j'ai été une étoile filante dans ton ciel ça me suffit. Ca me suffit d'avoir traversé ta vie et tant pis si je vais m'écraser plus loin. Au diable tout ça, au diable je verserai une larme. Certainement oui.

Alors ma jolie Amandine, à un jour peut-être.

Jeudi 17 février 2011 à 6:23

Ce soir j'avais une prière, une seule. J'ai marché avec cette croyance dans le corps, anesthésiée. Le reste ne m'atteignait pas. Je ne savais pas tellement ce que je venais chercher seule ici. Ou peut-être que je ne le savais que trop justement.

Courir après les chimères, c'était un fil et je ne crois pas qu'aimer puisse donner le droit de couper ce fil de manière si cruelle. Je crois que lorsque l'on aime on ne souhaite pas à l'être cher de perdre ce en quoi il a envie de croire, même si ce n'est pas forcément bon, même si ce n'est pas forcément bien. Je ne crois pas qu'un désir de vouloir un être dans son entier soit ce que je veux. Je ne sais pas si c'est difficile de s'en empêcher car moi je n'aime pas et je cours après Amour.
Pourquoi me délaisses-tu ? Est-ce que je ne mérite pas moi non plus d'être blessée ? N'ai-je pas le droit de lutter ? On dit que tu es sans pitié mais est-ce que les mortels savent que tu es encore plus barbare dans l'indifférence ?

J'aurais tellement aimé...

J'ai vu tes yeux et ils ne m'ont rien fait. Je pourrais pourtant t'assurer qu'ils sont magnifiques.
J'ai vu ton sourire et il ne m'a rien fait. Je peux certifier qu'il est éblouissant.
J'ai effleuré ton bras pour la première fois et cela ne m'a rien fait. J'ai tant rêvé ton contact.
J'ai bu ta voix et elle ne m'a rien fait. Je voulais pourtant que toujours elle chante.


Alors j'aurais aimé, je suis sortie avec l'espoir insensé de capturer la Chimère. J'ai encore une fois touché ton bras, peut-être que je croyais attraper son essence comme ça. Alors je t'ai regardé et je voulais que tu reste et commencer à rêver. Je voulais qu'il entre enfin en moi. Je voulais le saisir et le broyer entre mes doigts, l'écraser de mes mains et l'enfermer dans un coffret d'acier. Jeter la clé pour qu'il ne me laisse plus jamais. Là au creux de tes lèvres je pensais le trouver.
Je n'ai même pas pu m'en approcher. Je voulais savoir, je voulais savoir si t'embrasser c'était sacré. Pouvoir enfin m'arrêter et respirer.

Hurler au monde entier que les Miracles n'existent pas.

Mercredi 16 février 2011 à 2:00

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Vide. Je me sens vide. Atrocement vide. Je ne sais pas si c'est pour ça que j'ai enchaîné deux semaines de crises et de vomissements mais chaque fois que je pense avoir enfin touché le fin fond du néant, je me rends compte qu'il y a encore un palier. Où cela s'arrêtera t-il ? Plus j'avance et moins je trouve de sens à ma vie et à la vie en général.

J'ai eu le détail de mes notes et cela m'a remonté le moral sur le coup. En réalité je n'ai pas foiré énormément de matières. Juste deux qui sont largement rattrapables et je pensais, belle illusion, que c'était reparti pour quelques mois de tranquillité. En réalité non et je ne sais pas pourquoi. Je retombe dans un état végétatif. Je me traine péniblement jusque la fac, je n'éprouve aucun plaisir à voir du monde, aucun plaisir en achetant quelque chose (et pourtant comme je me console souvent comme ça), aucun plaisir à être ici, aucun plaisir à lire, à jouer, plus envie d'aller courir ou de faire du sport, de parader, de faire la belle, de me battre, de la voir.

Même ça. Je savais que cela arriverait, à un moment ou à un autre mais pas si tôt. Depuis la dernière fois, depuis je ne sais pas. Elle ne me fait plus rien. Et comme si mon esprit voulait encore se raccrocher à quelque chose qui puisse le faire vivre je rêve d'elle. Mais je m'en fiche... Mais ce n'est plus qu'une ombre grise parmi le reste. Finie la tâche de couleur qui me sautait au visage. Fini les jambes qui tremblent et le coeur qui bat. Finie l'envie d'avoir de ses nouvelles. Peut-être que j'éprouve une vague tristesse en pensant à ces émotions perdues, peut-être que mon orgueil est blessé parce que j'ai l'habitude que l'on me court après mais c'est tellement dérisoire. Tellement dérisoire ces petites épines. Pourquoi pas autre chose qui me fasse réellement ressentir ?

Je n'éprouve plus l'envie d'être ici. Si je reste comme ça, comment peut-on vivre de cette manière ? Comment peut-on comprendre ? Je ne sais pas le dire, je n'ai pas de mots à mettre dessus, je sais juste que c'est vain et que ce mot "vain" sonne comme l'éternité à mes oreilles. Il s'étire au delà du raisonnable et je ne crois pas que beaucoup de personnes pourraient parcourir indéfiniment ce couloir sans sombrer dans la folie.

Je me demande ce qu'il me reste aujourd'hui et je ne trouve pas. Je désespère et je ne suis même pas déchirée ce soir, rien n'est violent bien au contraire c'est tellement doux. C'est le bruissement des feuilles avant la tempête. C'est un désespoir silencieux et des larmes raffinées. J'aimerais réellement partir. Cela fait tellement longtemps. Je voudrais pouvoir la donner cette vie. La donner à quelqu'un qui saura quoi en faire et ne plus m'encombrer de tout cela. Je ne comprends pas pourquoi on m'a donné cette si grande responsabilité, moi qui n'aurait eu besoin que de la vie d'un éphémère.

J'aurais voulu m'éteindre après avoir brillé de milles feux. J'aurais voulu tomber après avoir virevolté. J'aurais aimé vivre vraiment en ayant pleinement conscience que c'était un cadeau formidable.

Cette nuit j'aimerais juste fermer les yeux et ne plus les ouvrir. Plonger dans cette forêt que je connais si bien, lever mes yeux vers les étoiles et me dire que tout ira bien désormais, que je suis chez moi et que plus rien n'a d'importance. Si seulement, si seulement je pouvais vaciller, tout doucement, m'épuiser si calmement, m'évanouir et m'étioler puis disparaître dans un souffle. Sans larmes, sans adieux,

comme si tout n'avait été qu'un mauvais rêve...

Mardi 8 février 2011 à 1:13

Je ne sais pas si j'ai déjà ressenti ça. C'est dur de comparer la tristesse, on croit toujours être au plus mal.

La vie me semble si vaine, si futile. Je pensais être capable de sortir aujourd'hui, un petit rien, un petit défaut et non... L'envie n'est de toutes façons pas présente, la motivation non plus. Je suis perdu dans un abîme et j'aimerais y mettre fin. Comme si ce dernier échec n'avait fait que ressusciter mon désintérêt pour le monde. J'ai pu me voiler la face, avoir l'impression que ça allait bien mais si ça allait si bien que ça, comment se fait-il que je puisse retomber si bas si facilement ?

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Je voudrais partir, je rêve si souvent de cette forêt. Cet endroit me vient si souvent, ces images sont si réelles et je les ai contemplées tant de fois. Et je m'y suis sentie si bien. Mais où est-il ? Est-ce une nouvelle chimère ? Est-ce que ma place est là-bas ? J'aurais envie de croire que je dois partir pour trouver cet endroit mais s'il n'existait tout simplement pas ? Si j'avais l'esprit trop délirant pour y croire ? J'aimerais tellement pourtant. Mais ce ne sont que des fantasmes, ceux que l'on trouve dans les livres, l'animation, les films, en aucun cas la réalité.

Alors peut-être est-ce la réalité que je devrais fuir. Si ma place est ailleurs, dois-je avoir le courage de renoncer à ce que j'ai de plus cher pour y parvenir ? Mais qu'ai-je de plus cher ici ? Est-ce notre vie le prix le plus lourd à payer pour cet ailleurs ? Et si je me fourvoie et que ce n'est pas ça du tout ?

 

Je le sens pourtant cet ailleurs, au fond de moi. Je la vois cette nuit, je m'en souviens de ces arbres, de ces présences apaisantes.

 

Toutes mes larmes ne peuvent rien y faire, tous mes cris ne provoquent aucune réponse. Ces nuits où j'ai l'impression de toucher au but et où je sais que personne ne m'entend. Ces nuits qui me laissent le parfum amer de la nostalgie. On a détruit ma maison, on m'a pris ma couche et on a brûlé les miens.

Je voudrais rester là toujours et assister au déclin de mon havre, mourir avec lui, disparaître moi aussi mais je suis là, impuissante à la poursuite de mon rêve perdu. Désespérée par l'abandon. Je supplie chaque jour, je ne sais qui, je ne sais quoi. J'implore que l'on me laisse rentrer chez moi et que l'on arrête de me torturer mais mes lamentations se perdent dans la cacophonie du monde.

 

Je veux juste... Je veux juste que l'on me laisse rentrer chez moi.

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