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Mon Cirque à l'Envers

Lundi 10 janvier 2011 à 23:23


Mes larmes seront mon linceul. Tissé chaque jour dans la douleur, c'est peut-être la tâche à laquelle je m'applique le mieux. Je n'ai plus de mots pour dire combien je regrette, plus de personnes vers qui me tourner. Seul Dieu en personne pourrait quelque chose pour moi. Dieu ou le Diable, je serais prête à vendre mon âme pour racheter cette erreur. Donner n'importe quoi. Promettre et prier toutes les puissances que je pourrais invoquer.

M'arracher le coeur serait moins douloureux. Le remord qui me ronge est comme un poison. Il envahit mon corps seconde après seconde. Il obscurcit mon esprit, annihile mes pensées. On n'a rien inventé de mieux pour tuer que la culpabilité. Est-ce elle qui guidera mon bras ? Est-ce que noircit à jamais mon coeur s'effritera de lui-même pour qu'enfin je m'éteigne ? Peut-on mourir de chagrin ? Peut-on s'empoisonner de larmes, peut-on partir lorsque l'on a épuisé toutes ses forces dans un dernier bras de fer avec la Vie ?

Quand la rivière se sera tarie. Quand je serais prête à laisser de côté mes derniers carcans de souffrance, peut-être m'ouvrira t-on les portes de Lumière.

Mais où es-tu ? Existes-tu dans un hypothétique Là-haut ? Est-ce que ta petite âme est déjà allée se loger au coeur d'un endroit plus accueillant pour toi que l'était mon ventre ? Serais-je assurée de te retrouver une fois partie moi aussi ? Une éternité d'errance à ta recherche serait moins douloureuse qu'une vie dans ton absence.

Et si jamais je décide moi-même de m'arrêter là, que l'on me pardonne. Que l'on se dise que de toutes façons je n'avais plus rien à faire ici. Que l'on ne regrette pas mon départ car c'est juste un au revoir et pas un adieu. Que l'on comprenne que ce n'est pas un manque d'amour envers vous mais un trop plein d'amour envers ce que l'on m'a ôté.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:20

Je lutte, chaque jour, j'essaye de rire, d'oublier.  Chaque chose me ramène à lui.

Il y a tellement de choses que l'on ne remarque pas en temps normal. Finalement maintenant, je me demande comment l'on peut passer à côté alors que j'ai toujours eu tout ça. Sous les yeux. Ces formes rondes et pleines, ces petites choses fragiles. Je peux fermer les yeux mais à quoi bon ? Me dire que c'est mieux comme ça et j'aurais des tas de raisons de me persuader que c'est le cas. Plein de gens qui pourraient me dire que oui j'ai fais le bon choix mais qu'est-ce que leurs encouragements face à mon jugement ? Face à ce gouffre qui s'étend devant moi ?

Pour la première fois de ma vie, je pense à quelqu'un d'autre qu'a moi. Pour la première fois depuis bien longtemps, je pensais être là pour quelque chose, une modeste tâche. Une tâche qu'une quelconque Déesse m'aurait envoyé.

Frappant à ma porte. Il y a quelque chose pour toi ici. Quelque chose d'humble, tu aurais certainement envisagé autre chose de plus grand, de plus extraordinaire mais c'est si simple et pourtant justement si extraordinaire.

Et jamais je n'aurai pu envisager de verser tant de larmes pour une chose si éphémère. Une chose que je ne connaîtrais jamais. Un cadeau que l'on me donne et que l'on me reprend. Comme une main tendue, lumineuse dans l'obscurité.

Et l'avenir ne me faisais plus peur tant que c'était à ses côtés.

Je comprendrai que tu m'en veuilles. Je n'oserai même pas te demander de ne pas avoir de rancoeur. Parce que moi, je ne le supporte pas. Avant de partir j'aurai presque exploré tous les paliers de la vie. Je regretterai juste d'être peut-être passé à côté du bonheur parfait de te tenir dans mes bras. De te serrer contre mon coeur en me disant qu'enfin, les choses seraient dorénavant douces.

Une page de ma vie va se tourner. Je suis intimement convaincue que c'était le chapitre final. Je ne savais pas ce qui m'achèverai? Naïvement, j'avais pensé à mes TCA. A ma dépression, un accident, qu'importe.

Comment aurais-je pu deviner que je ne voudrais simplement plus vivre sans toi ?

Lundi je te dirai "Adieu".

Puis...

Il sera temps de mourir.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:18

Je dois déjà faire mes adieux. Une journée, une seule pourtant et ça m'a suffit. Tout ce qui est issu de soi amène t-il un tel égoïsme ?

Mais je ne peux pas. Définitivement pas. Parce que je ne suis pas quelqu'un de bien, parce que peut-être que j'agis par intérêt personnel.

Et jamais tu ne liras ces mots. Et pourtant je voudrais demander pardon. Pardon parce que peut-être que toi tu aurais pu l'apprécier la Vie. Pardon parce que peut-être me serais-je servie de toi pour rester en vie moi aussi. Pardon d'avoir joué avec ça en pensant que j'étais au dessus des autres.

Je suis lasse. Le coup de grâce. Comment peut-on être heureuse une journée et le soir ouvrir les yeux et se dire que non, ce n'est finalement pas possible ?
Et qu'est-ce que tu deviendrais si tu avais le droit de vivre ? Je crois que c'est une question qui me hantera toute ma vie. En novembre, je me dirais que c'était le moment. Que peut-être le jour de mon anniversaire, qui sait.

Et je me demanderai si tu aurais eu toi aussi les couleurs de l'automne. Si toi aussi la porcelaine aurait été ton reflet. Si toi aussi on aurait pu lire dans ce miroir si limpide.

Et si... Si la vie était faite autrement.

Pardon.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:17

Des larmes de rage coulent le long de mon visage. Tout ça pour rien. Pour un putain de corps qui passe son temps à lutter. J'ai envie de le tuer. Ce foutu connard. Ce fils de pute. Ce batard, ce n'est tout simplement pas moi. Ce n'est pas mon esprit. Je voudrais pouvoir l'éventrer. Lui sortir tout ce gras de ce putain de bide, de ces horribles cuisses et le contempler enfin satisfaite, lui crier que peut-être maintenant il est content. Content que j'ai commis l'irréparable.

Je voudrais lui faire autant de mal qu'il m'en fait. C'est si monstrueux. C'est affreux ce que le Ciel nous inflige. Qui pourrait imaginer pire châtiment que de ne faire qu'un jour après jour avec celui que l'on déteste. Savoir que l'on doit malgré tout y faire attention alors que chaque seconde, chaque minute et chaque heure est une lutte pour ne pas s'assoir et pleurer de dégout ?

Chaque douche est un supplice. Explorer du regard cet amas graisseux, ces courbes informes et regretterle temps où l'on était si légère qu'un coup de vent nous emportait.
Chaque repas est une agonie. Chaque bouchée me tue un peu plus chaque jour et même en cessant de lui apporter le minimum vitale, rien ne baisse, sauf mon moral. C'est tout ce qui dégringole.

Et on tombe toujours plus bas mais jamais on ne touche le fond. Comme si quelqu'un quelque part voulait nous punir d'avoir eu la folle idée d'être en vie. On a toujours mal et l'on n'en voit jamais la fin. Pas de délivrance, rien. Le Néant le plus absolu.

Si je n'ai peur de rien, c'est surtout parce que ma plus grande souffrance c'est jour après jour que je la supporte et c'est tout simplement ce que les autres appellent la vie.

Lundi 10 janvier 2011 à 23:16

Je n'arrive plus à dormir. Cela fait deux semaines que cela dure et j'entame ma troisième semaine d'insomnies. Je loupe des cours. Le pire c'est que je m'en fiche. Royalement. Je me dis qu'après tout, ce n'est pas si grave car de toutes façons je vais mourir bientôt. Deux semaines que je vomis chaque jour et qu'à côté de ça, je ne mange rien. Ma lèvre est mauve à li'intérieur de ma bouche, là où j'ai mon piercing. A cause de ça, je me dis que je devrais peut-être essayer de ralentir les vomissements. Pourtant j'essaye mais c'est dur. J'ai eu du mal à les faire sortir au tout début mais maintenant le réflexe est revenu et une fois le bouchon passé, le reste sort facilement alors pourquoi me priver ?

Pourquoi je me priverais alors que je sais que je vais peut-être finir par en mourir ? Pourquoi alors que c'est mon voeu le plus cher ?

Je n'ai goût à rien. Tout me fatigue. Je suis de nouveau à bout. J'en ai assez deme débattre silencieusement avec moi-même et devoir faire semblant au dehors que tout va bien. Devant tous ces gens qui rient et qui me sortent leur phrase à la con :

- c'est une mauvaise passe.
- il ne faut pas dire des choses pareilles, la vie est belle.
- ça ira mieux demain.

Qu'est-ce que je ne dois pas supporter comme conneries... Du coup, je ne veux plus parler à personne. Ils m'énervent. Je voudrais les frapper devant leur ignorance. Leur façon de se dire que la vie vaut la peine d'être vécue. Je ne supporte pas qu'ils osent affirmer que la vie est belle. Peut-être l'est-elle pour eux mais pas pour tout le monde. Je fais toujours semblant d'y croire. Je ris, je lance des blagues, personne ne peut soupçonner le profond mal-être qui m'habite je pense. Je suis quelqu'un de parfaitement équilibré, qui aime la vie mais qui a quelques soucis, comme tout le monde.

Je suis épuisée par ces insomnies. Je dois encore aller vomir. Ca me fatigue d'avance tout ça... Si seulement c'était la dernière...

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